Premier amarinage de l’AMeR

Nous avions rendez-vous à 19 heures dans le port de Sète pour embarquer sur le catamaran « Grandeur Nature ».

Objectif : mettre les voiles pour 4 jours de navigation en mer Méditerranée, direction Cadaqués, la Catalogne, par le cap de Creus.

Vierge de toute navigation en équipage, j’étais loin d’anticiper les implications de ce voyage en grande proximité à 10 sur un grand voilier. Un grand bateau dont on perçoit vite que c’est une coquille de noix au regard de l’immensité de l’eau. Un espace délimité, qui permet pourtant de s’isoler quand le besoin se fait sentir, en tête ou en queue de navire.

Nous avons eu de la chance, le temps était clément pour cette première sortie de L’AMeR. A bord, des personnes intéressées par notre projet associatif, et d’autres qui viennent pour naviguer, Mathilde embarquée pour réaliser un film à notre demande et Michel, le Capitaine, solidaire de notre aventure, qui prend la responsabilité du voyage sur ses larges épaules.

Nous avons fait connaissance en partageant la mise en place de la vie à bord. Puis, certains, sous la guidance du capitaine, ont mis à poste la  grand-voile et le génois en prévision du lendemain. Une fois tout le monde installé, nous avons préparé et partagé notre premier repas. Chacun a pris la parole à son tour pour une présentation succincte et dire le pourquoi ou le comment de sa présence à bord, puis Michel en bon capitaine à donner des consignes de sécurité, claires et précises. Là, on prend la mesure que c’est du sérieux. 

Une première nuit sur le bateau et, au petit matin, nous hissons haut les voiles après avoir largué les amarres. Pourtant nous naviguerons au moteur une partie de la matinée, les vents sont trop faibles.

À midi, nous nous régalons d’une ratatouille, de melons, de charcuterie – l’appétit est partagé, les conversations animées – Nous commençons à faire équipage. Moi qui n’y connais pas grand-chose, je tends l’oreille pour essayer de retenir le nom des différents cordages, des différentes manœuvres où chacun à son poste se voit confier une tâche à mener en coordination avec les autres équipiers. Certains déjà aguerris participent plus aisément, nous montrent quel sera notre rôle, avec un langage précis que je tente de retenir.

A ce propos, j’ai en tête qu’Aude s’est proposé pour nous fabriquer un glossaire genre, « la navigation pour les nuls ». Merci d’avance Aude.

Reprenons le cours de cette traversée : ça y est, le vent entre enfin! nous naviguons à une vitesse approximative de 10 nœuds plein sud. Quelques-uns d’entre nous sont en début d’amarinage, on se regarde, on se reconnait, nos estomacs tanguent et nous reprochent notre appétit du midi. C’est une histoire d’oreille interne qui doit se caler sur le roulis permanent du bateau, mais en attendant il n’y a qu’à fixer l’horizon, éviter d’avoir froid, faim ou d’être fatigué. Nous scrutons assidûment l’horizon, ce qui ne m’empêchera pas de vomir presque par-dessus bord et d’offrir la bonne ratatouille d’isabelle aux poissons. L’amarinage me prendra encore une bonne journée, mais cela n’a, en rien, gâché mon plaisir.

Alors, quelles remarques me viennent sur ces 4 jours de navigation.

  • Une sensation rare de liberté, de pouvoir aller partout sur la planète, comme si le monde s’ouvrait à nous.
  • Le plaisir de plonger dans les eaux bleues au matin avant de retrouver l’équipage au petit déjeuner
  • Faire partie d’un tout plus grand que soi
  • Une envie de grand voyage
  • Pendant la navigation de nuit, tutoyer les cieux et les étoiles tout en étant porté par la mer, une sensation de plénitude.
  • La magie de se retrouver en ce lieu, personne autour de nous
  • Les soirées au mouillage, les fraîcheurs du soir sont propices à la rêverie, peut-être aux confidences aussi.
  • La fluidité de la vie à bord quand il s’est agi de la préparation des repas, du rangement nécessaire, des tâches du quotidien.
  • Un capitaine expérimenté, rassurant, charismatique sans paternalisme. Sans en dire trop, il nous a transmis quelques brèves anecdotes d’expédition maritimes bien à propos et plein d’enseignements pour poursuivre la mise à l’eau de l’AMeR.
  • Le petit Gabin, graine de marin d’après le capitaine, jouant dans les voiles, pêchant et trépignant quand un poisson vient mordre à son hameçon. 
  • Barrer le bateau sous les étoiles, c’est magique.

Je ne jure pas qu’un de ces jours, la présidente que je suis, vous annonce qu’elle part, pour un temps, faire une grande traversée et boire un grand bol de liberté… à votre santé.

Et puis une attention toute particulière à Jules Despréaux qui s’est démené pour que ce séjour ait lieu et qui, j’en suis certaine, donnera vie à ce beau projet qu’est l’AMeR.

Je te remercie.

Catherine LARROQUE                                                                                                               

A Gouardère, le 2 Septembre 2021

Présidente de L’AMeR

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